La Casa de Papel : Le buzz facile

05/10/2018 11:34

A moins d'être 100% hermétique aux réseaux sociaux, ou bien de ne pas avoir d'yeux tout simplement, il a été difficile d'échapper au buzz "La Casa de Papel" en 2018 tant la couverture médiatique et promo a été importante.

Série espagnole de 15 épisodes diffusée en 2017 sur la chaîne Antena 3, elle a réalisé d'excellentes audiences en Espagne lors de sa diffusion et a commencé à créer un réel phénomène chez nos voisins ibériques. Netflix sentant le bon filon, il décide de racheter les droits de la série pour le proposer à ses abonnés dans le reste du monde. Découpé désormais en épisodes de 42 minutes (alors qu'ils durent 1h20 dans leur format original), la série est prête à prendre d’assaut le reste du monde. Pour faire monter la sauce, Netflix ne propose tout d'abord que une première partie des épisodes disponibles, histoire de faire monter le buzz avant la livraison des épisodes finaux (le 6 avril 2018).

Le pitch de "La Casa de Papel" ? Un homme mystérieux, surnommé le Professeur (El Profesor), planifie le meilleur braquage jamais organisé. Pour exécuter son plan, il recrute les meilleurs malfaiteurs du pays qui n'ont rien à perdre : Tokyo, Nairobi, Rio, Moscou, Berlin, Denver, Helsinki et Oslo. Le but est d'infiltrer la Fabrique nationale de la monnaie et du timbre afin d'imprimer 2,4 milliards d'euros, en moins de onze jours et sans verser une goutte de sang. Pourtant, le groupe sera en charge de 67 otages dont Alison Parker, la fille de l'ambassadeur du Royaume-Uni.

Comme à son habitude, Netflix a laissé monter le buzz tout seul via les réseaux sociaux. Il est vrai que le show a des qualités que tout bon producteur de série recherche. Tout d'abord extrêmement identifiable, via les masques derrières lesquels se cachent les malfaiteurs : une caricature de Salvador Dali, dans une combinaison rouge. Puis une chanson, une vieille chanson, entendue et chantée en coeur à plusieurs reprises durant le show : "Bella Ciao", maté plus de 11 millions de fois sur YouTube !

Intéressons nous maintenant à l'essence même du show : sa mise en scène, son histoire, sa crédibilité, sa photographie et ses acteurs. Tout d'abord, il est évident de reconnaître que ça fait plaisir de voir un show européen (espagnol) d'une telle qualité, tant au niveau de l'histoire, de la mise en scène et des scènes d'actions qui forment la série. Car oui, "La Casa de Papel" est réellement une série d'action qui te prend au tripes lors de retournements de situations. Les personnages sont attachants, charismatiques et bien identifiables.

Après, la série a intégré dans son histoires des histoires d'amours, entre braqueurs, mais aussi entre braqueurs et otages, et même entre El Profesor et la chef de la police qui s'occupe d'essayer de faire libérer les otages ! Ce qui permet certes des scènes plutôt cocasses pour cette dernière, mais en général n'apportent rien que des sessions fleur bleue à la série qui n'en avait pas besoin.

A noter également des scènes tout de même grotesques, comme quand une des braqueuses qui s'était échappée du lieu de braquage et étant recherchée par toute la police du pays et ne pouvant point joindre El Profesor, retourne dans la Fabrique de la Monnaie en moto en défiant la centaine de policiers placée devant !

Ainsi, "La Casa de Papel" est une série certes divertissante, mais un tantinet grotesque, qui sert avant tout de produit d'appel à Netflix pour avoir beaucoup de buzz facile et de retombées presse. Il y a au moins un trentaines de shows, américains ou pas, bien meilleurs que "La Casa de Pael" actuellement. Après certes, la série remplie sa mission : nous divertir tout en mettant notre cerveau sur pause.

Série non américaine la plus regardée à travers le monde sur la plate forme de streaming, Netflix a réussi à racheter les droits de productions et convaincre les créateurs d'une troisième saison qui sera disponible en 2019. Clairement la saison de trop, la saison pour l'argent, car la série se termine dignement lors du chapitre final. A moins d'une réelle bonne idée, ce sera un réel plantage. A moins de raconter une nouvelle histoire ?